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Le CMV (Cytomégalovirus)

Les femmes à risque d’être contaminées par le CMV sont :

- les mères de famille de jeunes enfants de moins de 3 ans

- les personnes travaillant avec de jeunes enfants comme le personnel de crèche 

Quelques chiffres 

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Le CMV est l’infection par un virus la plus fréquente au cours de la grossesse : on l’estime autour de 0.5% des naissances. Mais seules 5 à 20% sont symptomatiques et on estime à environ 1000 nouveaux-nés par an en France avec des séquelles dues au CMV, pouvant aller d’un trouble auditif à un retard mental. (Pilly 2020)

Le cytomégalovirus appartient à une famille de virus qui inclut aussi la varicelle, l’herpès ou la mononucléose

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Il peut être présent : 

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  • dans les urines, les sécrétions nasales, la salive, le sperme, les sécrétions du col de l’utérus, le lait maternel ou d’autres fluides corporels d’une personne infectée (sécrétions nasales, sang).

  • chez les enfants, surtout de moins de 3 ans (un tiers d'entre eux sont porteurs du virus), qui deviennent des sources de contamination pour les adultes, non encore contaminés. 

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De très nombreuses personnes sont contaminées par ce virus au cours de leur vie.

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Environ une femme sur deux n’est pas immunisée

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Le CMV est bénin pour tout le monde sauf pour les personnes avec un déficit de l'immunité. En revanche, l’infection présente un risque potentiel pour le fœtus des femmes enceintes atteintes par ce virus.

 

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Manifestations chez la mère 

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  • Dans 90% des cas la maladie passe inaperçue. 

  • Dans les 10% restants, syndrome pseudo-grippal (fièvre, douleurs musculaires) 

 

Dès le premier contact (la “primo-infection”) le CMV peut s’installer chez la personne contaminée et y rester sous une forme “dormante”, susceptible de se réactiver à tout moment. â€‹

 

Au cours de la grossesse chez la maman : 

  • soit il s’agit d’une “primo-infection

  • soit il s’agit d’une réactivation virale

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Risques de contamination du fœtus â€‹

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Le risque global de transmission de la mère au fœtus est de 40% mais on constate une augmentation du risque avec le terme.

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Il est important de dater le moment où on attrape le CMV car : 

  • le taux de passage vers le fœtus est de 10% avant la grossesse 

  • le taux de passage vers le fœtus est de 30 % au premier trimestre puis augmente au cours de la grossesse

 


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Risques pour le foetus

Le CMV est la principale cause de handicap neurologique congénital d’origine infectieuse, d’autant plus que l’infection survient tôt au cours de la grossesse.

Les conséquences chez le fœtus surviennent quasi exclusivement durant une contamination / réactivation au premier trimestre de grossesse.

Le risque de séquelles est très variable et difficile à prédire. Il s’étend de quelques semaines avant la conception jusqu’au 1er trimestre de la grossesse

Les séquelles sont principalement neurosensorielles et de sévérité  variable

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Chez le fœtus on observe dans 5 à 20% des cas :

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  • un retard de croissance

  • et/ou une microcéphalie (taille insuffisante du cerveau)

  • et/ou une choriorétinite (atteinte de la rétine au niveau de l'oeil)

  • des signes cliniques d’apparition retardée peuvent se voir chez l’enfant (en particulier surdité +++, un retard mental). 

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Comment la diagnostiquer ?

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On pratique une prise de sang = sérologie devant des signes cliniques évocateurs chez la mère ou le fœtus.

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Aucun traitement antiviral n’a montré à ce jour d’efficacité pour réduire la transmission au fœtus

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Comment la prévenir ? 

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 Priorité aux mesures d’hygiène simples plutôt qu’au dépistage

 

Il a été montré que des mesures simples de prévention chez les femmes enceintes non immunisées pouvaient réduire de 84% le risque de contamination par le CMV.

 

Contrairement à la toxoplasmose, il n’est pas recommandé d’effectuer une surveillance par prise de sang systématique.

(Pour aller plus loin : la balance bénéfice-risques d’un dépistage généralisé des infections par CMV paraît défavorable : un dépistage chez 100 000 femmes éviterait la naissance de 2 enfants avec des séquelles graves et de 10 enfants avec des séquelles modérées, mais conduirait à environ 80 interruptions de grossesse par excès et à de très nombreuses femmes inquiétées à tort (cf Prescrire).

Selon le Collège de Gynécologie, l’intérêt d’un dépistage avant la grossesse pour sensibiliser les couples qui ne sont pas immunisés, semble être discutée.)

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Les mesures de prévention à adopter pour tous : 

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  • évitez tout contact avec les sécrétions d’enfants en bas âge de moins de 3 ans : ne pas embrasser sur la bouche son enfant, ne pas prendre de bains ensemble (contamination par les urines),..

  • se laver les mains après avoir changé un bébé et jeter rapidement les couches souillées d’urines

  • désinfectez quotidiennement le pot de l'enfant

  • utilisez de couverts séparés pendant les repas, et ne pas goûter les repas de l’enfant avec sa cuillère

  • désinfectez vos mains avec une solution hydro-alcoolique pour les personnels travaillant en crèche ou dans les services hospitaliers après tout contact avec un liquide biologique 

  • Attention à la transmission via le papa car le virus peut se transmettre par les secrétions du conjoint (transmission notamment sexuelle). Il est nécessaire qu'il applique également les mesures de prévention

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